Le château de mer de Safi Un joyau en agonie
Le château de mer souffre d'un grand état de dégradation
causé par la nature et lance un appel au secours à l'homme.
Le château de mer : un trésor architectural et historique
Le château de mer, qui est un monument distinctif de notre patrimoine, est construit au bord de la mer au début du XVI ème siècle par les Portugais. Il fut une résidence du gouverneur et une forteresse pour défendre la ville des invasions maritimes.
Cet édifice occupe une superficie de 3900 m² et son intérieur est constitué d‘une haute tour carrée (le donjon), des cellules, d’une casemate, d’une large cour avec citerne et d’une rampe, et tout le bâtiment est entouré par des murailles robustes construites entièrement en moellon, de 10 à 12 mètres de hauteur et d’une épaisseur allant jusqu’à 3m .
Certes, le château de mer est classé comme monument historique par le Dahir du 7 novembre 1922 mais il ne fut ouvert aux visiteurs comme tel qu’à la fin de 1963.
Le château de mer face aux phénomènes naturels
Cet édifice qui a vu des jours glorieux commence à tomber en ruine, car la falaise qui le supporte est touchée en permanence par des phénomènes naturels géologiques et météorologiques. En effet, le déferlement des vagues surtout lors des grandes tempêtes de l’hiver fait souvent ébranler la masse rocheuse sur la quelle est construit le château, ce qui entraîne l’écroulement des blocs et donne naissance à des grottes et des cavités vides mettant ainsi le haut en porte à faux.
En outre, d’après monsieur A. HADMI, architecte dans le secteur privé à Safi, qui nous a ouvert son bureau pour concerter à propos du château de mer, il y a deux principaux dangers menaçants l’édifice qui sont d’ordre structurel : premièrement il y a l’effritement de la falaise par la houle qui menace les fondations de la bâtisse puis le passage du train qui fait bouger les structures du château en mettant ainsi en danger permanent les infrastructures en place.
En plus ce monument est menacé par l’humidité, ce qui favorise la destruction de ses structures et spécialement celles de l’ouest et du nord
Le château de mer a des admirateurs mais ...
Le château de mer ne lutte pas seul contre les agressions de l’Océan, mais il y a des gens soucieux de son l’état de dégradant et ils font tout ce qui est dans leur possible pour lui rendre un peu de sa dignité: Monsieur A.MOUCHTI, Professeur Naim … le premier grand défenseur de cet édifice qui a lancé plusieurs appels pour venir en aide à ce monument, en publiant des articles, en frappant aux portes des responsables, et en militant au sein de l’association « ASSIF » pour la protection du patrimoine culturel qui a comme sigle « le château de mer ». « ASSIF » a sacrifié le budget de l’année 2002 pour faire sortir le livre « CASTELLO Novo de Safi -Château de mer portugais- de S.CHEMSI qui est sous forme d’une étude exposant les trésors architecturaux et historiques du ce monument, décortiquant les dangers qui le menacent et proposant à la fin des suggestions qui pourraient aider à le sauvegarder. Notre professeur NAIM qui a su intéresser ses étudiants à défendre cette noble ... Par contre il y a des gens qui voient dans le sauvegarde du château de mer un gaspillage d’argent et d’efforts. En effet, sur ce sujet un jeune diplômé au chômage pense que les sommes exorbitantes nécessaires à la conservation de l’in-conservable château pourraient être investies dans un projet de développement industriel permettant ainsi la création des postes de travail afin que les chômeurs retrouvent leur dignité. Alors qu’un expert en immobilier trouve que le terrain sur lequel est construit le château peut servir à la construction d’un complexe immobilier exceptionnel, suivant l’exemple de Monaco avec ses avancés vers la mer, permettrait à Safi de s’équiper d’unités hôtelières voire même un casino donnant à la ville une ouverture sur le monopole matériel. Cette solution permettrait non seulement d’économiser le coût gigantesque nécessaire à la conservation d’un château non rentable mais encore de récupérer une somme énorme par la vente du terrain et d’enrichir la ville par les investissements immobiliers implantés à sa place. Les solutions envisageables
Les solutions adoptées jusqu’à maintenant pour sauvegarder le château de mer et qui se limitaient à sa restauration ont été inadéquates car les problèmes de base ne sont pas encore résolus. En effet, d’après M. HADMI, il faut s’attaquer aux problèmes d’ordre structurel qui touchent à la stabilité du bâtiment.
Certes, le projet de stabilisation de la falaise est envisageable par les responsables mais le méga budget qu’il demande n’est pas encore accordé. Quant au passage du train, il peut se résoudre par le transfert du port minier près de l’OCP ( Office Chérifienne de Phosphate).
El Hajji Essediya